Le placement à l'isolement reste possible au-delà de 2 ans, s'il constitue l'unique moyen d'assurer la sécurité des personnes ou de l'établissement. L'accès aux activités collectives (travail, formation, promenade) est théoriquement possible mais quasi impossible puisque les personnes à l’isolement ne peuvent se trouver dans le même lieu que des personnes qui sont elles soumises au régime de détention ordinaire.
L'isolement est un enfermement dans la prison. Ce mode de gestion de la détention nie, encore plus que la prison ne le fait déjà, l’identité et la dignité de la personne. Nul, quels que soient les actes commis, ne peut être soumis à des traitements cruels, inhumains ou dégradants. Justifier un tel traitement par des impératifs de sécurité, c'est indexer les droits fondamentaux sur une raison plus forte, ce qui revient à en nier le principe même. La mise à l'isolement résulte parfois d'une demande de la personne. Cela même pose question. Si le mode de gestion de la détention ordinaire assurait le droit à l'intimité, le droit à conserver son intégrité et sa dignité, il en serait sûrement autrement.