Les étrangers en prison représentent plus d'un cinquième de la population carcérale française.
Or il est absolument nécessaire de préciser que les étrangers restent largement oubliés dans les débats et études sur la prison dans la société française.
Les rapports rédigés sur l’état des prisons en France, la législation sur l’entrée, le séjour et l’éloignement des étrangers, omettent souvent d’évoquer cette situation ou bien de manière extrêmement succincte.
Ainsi, la question des étrangers en prison n’est perçue qu’au travers de chiffres, de statistiques, le problème de leurs conditions de détention et du sens de la peine étant totalement occultés.
En effet, si l'on sait pourquoi ils sont si nombreux à être incarcérés ce n'est bien évidemment pas parce qu'ils sont plus délinquants que les nationaux, mais parce que qu'ils font l'objet d'un traitement discriminatoire tout au long du processus policier, et qu'ils ne présentent pas de garanties de représentation suffisantes (notamment). On sait également qu'ils entrent en prison davantage dans le cadre d'une détention provisoire et d'une comparution immédiate. Mais il faut également préciser qu'ils peuvent être incarcérés pour des infractions qui ne peuvent être retenues à l'encontre des français (les infractions à la législation sur les étrangers). Bien d'autres points leur sont spécifiques et ce ne sont là que quelques aperçus.
Néanmoins une question est totalement ignorée comme je l'ai déjà dis : c'est celle de leurs conditions de détention.
En effet, la barrière linguistique, culturelle, familiale sont autant éléments auxquels ne sont pas soumis tous les français (du moins pas à un tel degré concernant notamment l'isolement familial).
Pour donner un exemple frappant : comment faire pour un étranger qui ne parle pas et n'écrit pas le français pour connaître ses droits et ses obligations en prison. Plus concrètement, comment comprendre le fonctionnement de la prison, comment faire appel à un médecin, comment faire appel à un travailleur social, comment avoir accès à un travail ou à une activité sportive ?! ... (Ce d'autant plus que toutes les demandes se font par écrit !). Et il ne s'agit à que d'une brève approche.
De même les conditions de réinsertion sont plus que compromises : la barrière de la langue, l'absence d'accroche familial sur le territoire français, une situation irrégulière, une peine d'ITF (Interdiction du territoire français) sont autant d'éléments qui rendent la préparation d'un projet de sortie quasi-impossible ? Quel travail pour le conseiller d'insertion et de probation ?
Voilà quelques éléments qui j'espère solliciteront votre intérêt !
Si certaines personnes voulaient apporter des précisions, des expériences ou des réflexions ou mêmes propositions permettant d'améliorer de telles conditions de détentions, cela serait très enrichissant !
De même, il serait intéressant que certains visiteurs fassent part de leur expérience, des contacts qu'ils ont pu avoir avec des détenus étrangers, des difficultés qu'ils ont rencontrés...
Merci d'avance à tous pour l'intérêt porté à cette question !!!